Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un salon de thé sur la rue Blue Heart Sunset. WONDERLAND.
18 avril 2009

La mécanique des mots.

The_Office_by_GizMade

Vide. Néant. Écho. Ombres. Cercueil. Corbeau. Océan.
Sont les premiers mots qui me sont venus, ce matin, avant de me retourner et de l’apercevoir alors qu’elle dormait encore. Avant, il m’arrivait de poser la main sur ma poitrine afin de m’assurer que mon cœur battait encore, dans tout ce silence qui m’habitait et réunissait douleurs et courbatures en des plaintes inaudibles. Maintenant, si je l’aperçois encore à mes côtés, je sais que je ne suis pas en train de rêvé, et encore moins là-haut où il paraît que tout est beau, je suis vivant. Malheureusement, je me réveille une fois de plus. Chaque geste est un automate indépendant de mon corps et de mes pensées. Je ne prends plus la peine de contrôler quoique ce soit, que je me blesse ou en blesse un autre, de toute manière, il suffira toujours de plier bagage et d’effacer le reste de sa mémoire. J’ai réussi à oublier mon enfance, pourquoi serais-je confronté à me passer encore et encore des souvenirs aussi insensés que ce petit matin pluvieux et morne de printemps à ses côtés. Morne. Mot que j’utilise maintenant à outrance, violé maintes et maintes fois en plein milieu d’une page blanche et de phrases fracturées, sous les mots torturés et blessés par les coups donnés par cette machine à écrire. Deux chaises. Il y a deux chaises là, tout devant ce bureau, vides, mais je n’ais jamais compris pourquoi deux. Avait-elle l’intention un jour de s’installer près de moi afin de partager ce mode de schizo que je me créais chaque fois que je prenais place sur ce quadrupède de bois qui me couvrait chaque fois de douleurs légères, effleurements désagréables couvrant mes os, morsures imaginaires s’agrippant à mes muscles désagrégés dans un geste d’étirement perdu quelque part dans le temps. Dans un dernier désespoir, avant d’enfin daigner ouvrir ses paupières affreusement désertées de tout baiser (im)possible de ma part, elle se met à bougé, glissant le drap sur ses hanches, cabrant négligemment sa colonne, se déboîtant les os banalement, dans cette gestuelle théâtrale apprise, répétée, puis désapprise, maintenant reproduite sans aucun talent, sans aucune douceur, sans écho à un quelconque désir funèbre de ma part. Et comme chaque fois, je lui vomi ma déception, posant mes écouteurs sur mes oreilles, m’étirant, attrapant la télécommande, allumant la radio, puis le lecteur CD, et laissant cette voix déjà plus enrouillée que la mienne me gueuler des mots incongrus et complètement vides de poésie, merci modernité, des mots mis à nus, complètement salis, tel que « fuck » et « shit » entre deux accords de guitare. Je ne l’entends pas sortir du lit, je ne l’entends pas soupirer, je ne sens pas le vide qu’elle m’offre en sortant du lit, puisqu’il n’y aucune différence entre l’espace immense, étendue à perte de vue, qui s’offrait alors à moi alors qu’elle y gisait encore. Je sens juste le soleil me grimper dessus de ses rayons, embrasser timidement mon cou, baiser mes lèvres passionnément, réveiller mon corps et me sortir de ce coma médusé. Et les insanités continues de se déverser dans ma tête imbibée de vieux rêves réutilisés et recyclés, au milieu de ces centaines de fantasmes égorgés. Je n’ais aucun courage. Rien en moi pour me lever et affronter le monde, et cet univers qui ne cesse de s’écrouler devant nos yeux trop habitués de voir saigner la terre. Il n’y a plus de place ni d’espace pour accueillir en son sein la misère et la souffrance commune et individuelle qui se déverse sur nous, mais nous continuons malgré tout d’appuyer sur la détente, dans cette dans macabre d’autodestruction infernale. J’adore la réalité, je n’ais jamais eus besoin de faire de cauchemar pour me sentir en enfer. Silence. Elle a débranché encore une fois le fil, l’appareil est éteint, le disque ne tourne plus. Vide. Néant. Écho. Sont les mots qui se répètent alors en moi. Elle s’assoit au bord du lit et me parle de son projet cinématographique qui n’aboutira nulle part, une fois de plus. Elle n’a pas plus de courage que moi. C’est aussi pour cela que je l’ais étendue dans mon lit, il y a trois dans cela, pour la première fois, parce que je savais que je ne pourrais pas lui en vouloir d’avoir réussi avant moi d’avoir mis son nom dans des bouches de pleins de gens de partout dans le monde. D’avoir été reconnue quelque part par quelqu’un d’autre que maman et papa couchés sous terre entre les verres et la terre. Le lit le plus douillet. Et elle me dit qu’elle a été inspirée, pendant qu’elle côtoyait son si virtuose amant. C’est ainsi qu’elle appelle les réalisateurs, alors qu’elle visionne un film. « J’ai passé l’aprèm avec mon nouvel amant, Welles, aujourd’hui. » Elle ne fait que regarder un de leur film, certes. Mais quand ils sont magnifiques, elle, elle dit qu’elle a un orgasme. Ils sont sa jouissance la plus intense. Je sais qu’elle ne simule même plus avec moi, mais ses mots, cette façon de parler, je déteste. I hate this shit. Je suis inspiré par la musique, comme tout auteur, voilà tout. Elle part. Ombres. Est le mot que je décide alors de rescapé de ce passé pas si lointain encore de l’instant présent qui vient pourtant tout juste de se transformé lui aussi en passé ou en souvenir, à ma mémoire de décider ce qu’elle voudra bien faire des ces heures qui fuient le moment instantané. Dehors, l’été nous reviens petit à petit, elle se promène en petite nuisette dans un appelle désespéré à mon côté puéril et animal. Si seulement il me restait une parcelle de naturel dans ce ramassis de chimique que je me suis laissé devenir lâchement. Cercueil. Corbeau. Sont les mots que je rattrape, et me répètent. Je suis déjà mort, et je ne reconnais que le croassement inlassable de ces bêtes menaçantes et ébène qui percent le ciel en des milliers d’éclipses solaires. Je me relève. L’ennuie me suit, je cours, mais il se tient sur mon dos, accroché ainsi, comme un enfant, et parfois quand je vais trop vite, pour m’en éloigner, pour le faire tomber, lui aussi, mais sans moi cette fois, il se retient avec une pression différente et m’étrangle alors un peu. Je ralentis, il m’a vaincu. Je pars marcher, sans la machine, sans les mots, sans l’inspiration que j’ai perdue. Tout est perdu. Rien n’est là, tout est las. Il ne reste que les maux après les mots qui se sont envolés dans un vent qui ne m’a pas pris avec lui. J’aurais aimé découvrir le ciel, sans elles, sans ailes. Je joue, cela m’amuse oui. Ma muse reste là, allongée de travers, dans sa nuisette de dentelle. C’est grotesque pour une muse… Elle a tué le romantisme qui l’habitait à mains nues. C’est pour cela que j’ai toujours aimé fantasmer auparavant, pour garder la violence et la barbarie loin sous mes songes, loin d’elle, qui était un poème en soi, qui n’est plus qu’une chanson qui cri « fuck » mais autrement. Fuck me fuck me. Baise moi baise moi. Non, moi, je ne baise pas, je fais l’amour. Moi, je n’écris pas, je rencontre les mots, je les emmène voyager sur mes pages, je les fais vivre au creux du papier, ce n’est pas aussi simple que cela, pas comme elle le pense. Comme si pour elle, voler et sauter dans le vide était la même chose. Non, chérie. D’un côté, tu te détruis sur le bitume, de l’autre, tu t’évapores entre les nuages. D’un côté, tu détruits la beauté amoureuse qui avait alors existé entre nous. De l’autre, tu m’aurais sauvé. Mais elle était pareille à une autre. Elle n’avait été différente qu’au premier chapitre. Je suis sur la plage, l’eau s’étend à perte de souffle. Je ne suis pas courageux. Je n’ais pas la force de terminer ce roman, et j’aurai trop honte, trop mal, d’avoir laisse rune œuvre en suspend. L’eau salée semble accueillante. J’avais bien choisie d’avance mon dernier mot pour aller m’y perdre. Océan.

THE BUZZ: Radiohead - Exit music (for a film)

Publicité
Publicité
Commentaires
M
"Il n’y a plus de place ni d’espace pour accueillir en son sein la misère et la souffrance commune et individuelle qui se déverse sur nous, mais nous continuons malgré tout d’appuyer sur la détente, dans cette dans macabre d’autodestruction infernale. J’adore la réalité, je n’ais jamais eus besoin de faire de cauchemar pour me sentir en enfer."<br /> <br /> Ce passage, j'adore...<br /> <br /> Huhu u_u<br /> Tou é oune twé bonne écwivène ;)
A
Hey Jude don't make it bad<br /> Take a sad song and make it better<br /> <br /> T'as vu? Dehors, on est bien :)
Un salon de thé sur la rue Blue Heart Sunset. WONDERLAND.
  • Petit endroit pour vider mes poches de mes mots, coin de rêverie, de petits bonheurs et de nuages sombres qui voilent et tamisent parfois... Des douceurs, des petites larmes qui perlent le coin des yeux pourtant rempli d'étoiles et de Mots...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Un salon de thé sur la rue Blue Heart Sunset. WONDERLAND.
Publicité