Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un salon de thé sur la rue Blue Heart Sunset. WONDERLAND.
25 octobre 2008

L'amour rend aveugle.

reDro_shoes_by_irrr

Lâche. Le soleil n’est qu’un lâche. Un lâche qui se cache derrière ses rayons trop luminescents. C’est si facile de rester derrière ses landes qui nous aveuglent tous.
Mon souffle fait de la buée dans l’air, comme une brume qui file entre mes lèvres écarlates. Je te regarde, interdite, jeté ta cigarette qui s’écrase par terre, qui éclate sur le sol, on aurait dit un feu d’artifice miniature. L’armature de mes omoplates viol le cuir de ma peau et s’égratigne le grain de mon être contre la brique couverte de ce linceul bourgogne et qui profane ce goût écorchant de sel bétonneux.
J’avais l’envie soudaine de remanier mon anatomie, sortir mon coeur de ma tête, le glisser entre mes poumons, peut-être un peu plus sur l’avant, pour occupé le reste de cet espace qui créait un vide dans ma cage thoracique, transformer l’aorte en une bague autour de la patte de ce petit oiseau enfermé à clef entre des parois gluantes et saignantes de ce corps qui était miens. Mon coeur serait alors cette corneille dans une trop petite volière qu’était mon être.
Je restais silencieuse à côté de toi. Ton visage était tellement beau, illuminé par la noirceur de la nuit, scintillant de l’ébène ombrageux des ténèbres. Tes mots se glissaient près de moi, je les palpais, amusé, jamais je n’en tracerais de si prosaïques.
Dans l’essence de ta voix se disloquaient des teintes, un coloris presque impressionnant d’imprimés. Tes yeux clignais, disparaissaient quelques secondes sous tes paupières, lourdes et lentes, dans ce mouvement délectable, et tes cils assombris de mascara voilaient tes prunelles, comme ces bibis que portaient les femmes en deuil. Ce jour funèbre se transformait lentement en un chef d’œuvre romanesque.
La corneille s’ébrouait entre mes os, je retenais mon visage d’effacer toutes ces expressions qui s’y dessinaient. Je ne vouais pas te laisser devenir cette douleur que j’avais en moi. Ce souffle qui se perdait, que cet oiseau me volait inéluctablement dans ses envols vains. Son cri faisait ruisseler en moi cette mélopée orageuse. Tes lèvres bougeaient plus rapidement, je glissai ma main dans la tienne. Le temps n’existait plus, nous vivions dans deux mondes à la fois. Toi, ici, moi juste là, et nous, ailleurs. Les autres t’écoutaient, abasourdis, alors qu’intimement tes doigts jouaient avec les parcelles de ma peau douce, et que je croisais et décroisais les miens. Je serrais ta main, tu me coupais tout vivre en répondant à ce message que je te hurlais silencieusement. Encore. Encore. Et tu nous ne nous arrêtions pas. Jamais. Encore. Sans sursaut, sans trépassement. Nous étions là et ailleurs. Maintenant, ensemble aux deux endroits, dans ce lieu que j’aurais voulu te tracer, pour t’en faire un chef-d’œuvre. La corneille s’embrasait, ses plumes se laissaient dévorer par les flammes. Et elle battait des ailes plus vite, toujours plus fort.
Ta voix s’éclaboussa, des fragments de mots virevoltèrent, tu te tues. Je me laissai entraîner avec toi, l’excitation courrait sur moi, mon âme frémissait, elle était vibrante et offerte aux abords de mon corps. Mes tréfonds n’en finissaient plus de projeter mon ventre vers toi qui t’appelait, j’étais lasse de ce temps qui se coinça entre la réalité et ce baiser que tu me pris en plein envol, et tout mon être désireux de ta tendre sensualité.
Je plaquai ton dos contre cet autre mur de brique. Mes lèvres pressées sur les tiennes. Ta main qui parcourut la peau de mon corps, ces frissons qui me léchèrent en gémissants, mon sein entre tes doigts agrippés. La corneille qui sortir de la cage, porte battante, et qui goûtait au sucre et au frémissement de la liberté. Ma main glissait timidement sous les pans de ta jupe.
Lâche. La lune n’est qu’une lâche. Une lâche qui nous cache derrière ses rayons éteints. C’est si facile de garder ses landes simplement parce que deux êtres s’aveuglent ensemble.

Publicité
Publicité
Commentaires
D
Tes mots, tes textes...<br /> Ces comparaisons, ces métaphores que tu inventes. Ces ambiances que tu créent. Comme des contes emplis de vérité, de la réalité. Tous ces frissons qui m'écrasent, qui me passent sur le corps. Je découvres des mots que je voudrais lire dans un roman. Je m'ennui, je cherches de la lecture, et dans tes textes je trouves le choquant, le troublant, que je recherches. Cette ombre de la vie. Ce qui se cacher derrière le soleil. Ce recoin mal éclairé. <br /> Merci, de tes mots, de ton humilité face à ton écriture. De ce partage.
J
Y'a quelque chose. Comme la première fois qu'on corquerait dans une fraise, le jus rouge du petit fruit qui coule jusque sur le menton. Cette délicieuse interdiction si douce. <br /> J'adore.
L
Si j'ai bien compris le texte, je le trouve trés jolie, plus doux que d'autre et c'est ce qui me plait...<br /> <br /> tes mots ont toujours leurs places au milieu de ce talent que tu as...<br /> <br /> lui... (qui passe parfois par ici ^^)
Un salon de thé sur la rue Blue Heart Sunset. WONDERLAND.
  • Petit endroit pour vider mes poches de mes mots, coin de rêverie, de petits bonheurs et de nuages sombres qui voilent et tamisent parfois... Des douceurs, des petites larmes qui perlent le coin des yeux pourtant rempli d'étoiles et de Mots...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Un salon de thé sur la rue Blue Heart Sunset. WONDERLAND.
Publicité