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Un salon de thé sur la rue Blue Heart Sunset. WONDERLAND.
25 octobre 2008

Je sais que tu sais. Je sais que tu me sais.

a_te__by_smokedval

Le vieux qui serre sa canne dans sa main. Il n’a plus qu’elle. Elle n’a plus que lui.
Cette main trop froide sur mon front, des effluves d’une voix me traverse, la surface m’appelle, elle geint, pleure presque, une voix rempli de pathétisme trinquant. Mais je ne veux pas sortir de ce coma idyllique, de ce tourment inlassable, de cet oubli épistolaire, de cet horizon inatteignable, de ces charmes inexplorables de la solitude enchantée des pertes de conscience. Mais je repousses l’inconscient, j’aimerais tant qu’il se perde un instant pour rester seule un moment, penser, réfléchir, me rendre ivre de songes, de secondes déjà passé sur le décompte funèbre de ma vie, de ces minutes décolérées, déjà vécues, revues, repensées, casées dans ma mémoire entre deux filaments de folie, de ces heures dissoutes, déjà derrière, qui n’existe plus sur l’horloge grand-père, qui ne font déjà plus parties de ce présent, et qui ne connaîtront jamais l’avenir. Il s’y crée cette espèce d’agonie, je n’entends que moi et des parcelles de voix brisée, parfois une lumière trop forte transperce mes iris et me parvient, me rappelant que juste à côté de moi se situe la réalité, là où vous êtes tous, craintifs, apeurés, envieux pour certains, on ne sait jamais ce qu’on ressent vraiment dans un trouble, c’est souvent un mélange de joie sensuelle et de tristesse acide. Il me suffirait simplement de bouger un peu pour passer d’une frontière, à l’autre. Mais je sais déjà que je reviendrai à moi. Mais cet espace n’appartient qu’à moi, je suis dans cet égoïsme désireux, détestablement délicieux. Je me perds dans toute cette vie que j’ai déjà connue, exploré, encore et encore. Je voudrais aller me cacher dans tes rêves, où vivre sous les cordes d’un violoncelle. Vibrer sous l’archet, dans cette caresse. Ce tracé léger, qui peu faire si mal dans une douceur si agréable. Mon âme reste dans les vapes, étendue en étoile, loin de ce ciel qui s’étiole trop pour mon teint si terne, si éteint. Perte de l’éclat affriolent. Mes os dansent, valsent, se déguisent et me transforment, ils prennent forme, comme si je devenais quelques instants hors de l’instant, une pièce archéologiquement intemporelle. Rire infantile. Je me sens remonter dans ces eaux. Je me laisse attiser par la surface, par l’air qui revient dans les poumons, par vos mots qui semblent contenir les lettres d’un prénom qui me ressemble. Qui m’assemble. En un être que vous croyez connaître, que vous pensez deviner. La beauté de la connaissance, c’est d’étudier ce que l’on sait déjà. Étudie-moi. Et je réapparaitrais. Je n’ais plus peur, je reviens à vous, et tes maux me chantent une chanson. Elle crée un reflet, je me vois dans ce miroir invisible. J’ai envie de t’aimer un peu plus, je semble si belle sous tes lettres, sous tes phrases, sous tes notes de bas de page, sous tes histoires qui sont moi, sous tes chapitres qui me décrivent, me dessinent, sous ce roman qui me trace, fais couler en mes veines ces mots. Un prologue sans épilogue. Ce qu’on appelle la vie. Je suis née, je ne suis pas encore morte. Voilà. Il y a une introduction à ton bouquin, mais pas de conclusion, et ce bouquin, c’est mon âme. Tu sais si bien me définir. Une chose définis perd un peu de sens, car on croit tout savoir. Mais tu sais m’e rendre indéfinie. Je vis dans ton infinie. L’éternelle stupeur qui coule sur le parquet où nos corps entrelacés s’aiment sans cesse. Tu m’as invoqué et je suis revenue. Tu vois, j’essais de parle de la vie. J’y ais pensée. Je l’ais songé. Sans réfléchir au coeur. Car le miens, je te l’ais offert. Faute de n’avoir jamais su m’en servir.
Elle n’a plus que lui. Il n’a plus qu’elle. Toi qui me serres fiévreusement dans tes bras.

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Commentaires
D
Un délice de texte et de sensations...
M
La fin <3
D
"Je voudrais aller me cacher dans tes rêves, où vivre sous les cordes d’un violoncelle."<br /> Et j'en vibres, de ce coma, de tes mots, de cette voix qui me racontait cette histoire que je ne voulais pas croire, bien trop près de la vérité.
J
Très beau texte. Très belle plume.
C
C'est magnifique. Je me demandes si on a tous passé par là. J'adore cette réflexion. J'aime te lire, comprendre, saisir, et me ressasser tes mots. Ils m'apportent ce que ma conscience oublie de me donner.
Un salon de thé sur la rue Blue Heart Sunset. WONDERLAND.
  • Petit endroit pour vider mes poches de mes mots, coin de rêverie, de petits bonheurs et de nuages sombres qui voilent et tamisent parfois... Des douceurs, des petites larmes qui perlent le coin des yeux pourtant rempli d'étoiles et de Mots...
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