Compter les trous noirs.
Des nuages qui fondent sur le creux de la langue. Une étoile coincée dans la gorge qui étouffe et arrache quelques souffles égrainés. Croquer goûlument dans la lune et en avoir plein le menton. Déguster le soleil du bout des lèvres en se brûlant les gencives. Boire le bleu infini des cieux à s'en rendre ivre. Tacher sa robe du vermeil qui habite le ciel dans un coucher de soleil. Avoir les doigts plein de pourpre et de violet après y avoir plonger la main alors que c'était interdit. La fragilité du moment en fait sa force. Pendant que l'amour est fragile, il est temps de se donner sans résistance, sans retenue. C'est lorsque les choses se bâtissent que la routine vient se glisser entre les fondations, des bulles d'air dans l'argile, tout éclatera. Vivre sa jeunesse et se rassasié des cieux. Étrangement c'est dans le vécu que l'on puise la force de vivre à deux. Avoir un peu d'aurore boréale sur le bout de son nez. Des parcelles d'arc-en-ciel entre les dents, entre deux sourires, qui font loucher les autres. Danses avec moi jusqu'à la tomber du jour. Ne nous soucions pas de la lever de la nuit. Danses avec moi jusqu'à la fin de notre amour, sur le son du violon qui brûle. Entre les cendres de la partition. Dévorer la bourasque jusqu'à s'en lever le coeur et sortir de table plus lourd. Goûter en secret la brise, dans un coin du comptoir, là où personne ne pourra savoir. Avoir encore au creux des mains l'odeur du vent et en garder le goût sur chaque millimètre de la bouche. Il le saura, dans un baiser. Il le devinera, de sa langue si douce. Je suis soûle d'avoir trop tournoyer sur moi-même. Les heures passent et courent, le temps les claquent et les plaquent avant de leur donner la mort dans ces instants que l'on essai en vain d'éterniser. Mes tempes voudraient que ma tête explose, je ne vois plus très bien mes doigts, tout me semble flou, mais je sens le sang des jointures glisser jusqu'à mes poignets et tracer des ruisseaux sur mes bras. Pour ne pas me perdre, je laisse des petites gouttes vermeil derrière moi. Je retrouverai le chemin à ne plus emprunter. Mais, vous le savez aussi bien que moi, nous repassons souvent plusieurs fois où les blessures ont été affligés, jusqu'à en avoir le coeur trop épuisé. Se rendre ivre à boire sans relâche la pluie. Se tuer à petit feu des perséides, à en prendre trop à la fois, dans un dernier espoir. Se faire tourner la tête à avaler trop rapidement les tempêtes. Je dévores le ciel et tout ce qui y habite. La mer et ses abysses m'acceuillent à flots grands ouverts. Je vais m'y perdre dans ces teintes de bleuté infinie. Avec tout le sang qui me recouvre et noie mes yeux, tout autour de moi l'eau devient violette. On dirait un lys en plein soleil. Le silence naît en même temps que la peur. Et je hurles pour l'arrêter, même si l'eau pénètre mes poumons. Je n'y comprends plus rien, la vie me glisse entre les doigts comme du sable trop fin, je ne saisi plus la moindre fragmentation de lueur dans toute cette pénombre ébène et épineuse. Je crois m'être écorché de nouveau. Perdre tous ces moyens à avoir voulu boire l'océan. Je ne sens plus tes mouvements. Ne plus rien voir d'autre que le vide rempli de noirceur à avoir trop bu le récif. La densité de l'eau noie cette espace que ta main occupait. Perdre la tête à s'être noyer dans l'alcool. Demain matin je reviendrai à moi, et tout à droit, la place dans le grand lit sera encore vide. Laisses moi croire une dernière nuit que je peux m'asphyxier de l'unviers pendant que tu t'asphyxie ailleurs de d'autres parfums. Touches moi encore une fois de ta main. Et danses avec moi jusqu'à ne faire plus qu'un...
ps: ... mais sans moi.
THE BUZZ: Angus and Julian Stone - Just a boy